Déca [Roman noir] Crash ou une histoire de viandes et de lumières

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CRASH
ou
une histoire de viandes et de lumières
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L'historique et descriptif du projet, en quelques mots :

J'ai commencé la seconde forme de ce projet à la suite du défi à 50k (aux alentours de février, il me semble) lancé par macchabée sur le forum guerre tribale france, défi que je n'ai malheureusement jamais mené à bout même si je tourne avec la nouvelle forme aux alentours de 30kilocaractères. Vous me direz, ce n'est pas grand chose quand on veut écrire un roman et vous auriez bien raison mais ce sont mes plus gros scores alors je me vante autant que possible. Bref, cette forme est toujours l'actuelle et je reste en contact avec la matière de mon histoire pour ne pas m'en désintéresser (cette morte lente du désir qu'il faut à tout prix éviter). J'avance doucement mais cette fois-ci résolument. Il faudrait que je plonge dans ce que j'ai trié de mes cours pour arracher les substantifiques notes, puis rassembler celles qui sont sur mon ordinateur et organiser le tout. Bref, beaucoup de taff et vous connaissez mon démon, la paresse.

Désormais, et sans la fusion avec l'ancien projet, on a surtout trois personnages qui n'en forment qu'un mais dans différente tranche de vie et donc leur symbolique, leur personnalité diffère : l'étudiant en art, l'artiste malgré lui (à mon sens, le plus grand artiste) et un autre dont je n'ai pas complètement clarifier les termes, donc ça sera difficile de vous en parler. Cet étudiant en art, ça sera moi, c'est à dire telle la personne que je me figure être dans la vraie vie, sans toutefois citer mon nom (l'intérêt n'est pas là). C'est un petit effet que j'attrape à Hitchcock, qui avait l'habitude d'apparaître dans ces génériques de début. Ici, j’apparais pour le moment dans la scène en cours de rédaction " Le Touriste " où je crée un dialogue fort en symboliques avec ledit touriste. Ça sera un peu la scène d'exposition de mon roman, si je puis dire  

• J'en viens donc tout naturellement à mes difficultés éprouvées sur ce projet :
  

Macchabée a écrit:Du coup tu ne développes pas tellement les raisons profondes de ce projet : pourquoi l'écris-tu ? Comptes-tu un jour tenter de le publier ?
On a très peu de texte en fait par rapport à ce que tu nous annonces, tu comptes tout d'abord tout retravailler et mettre en commun un maximum avant de nous montrer ?

Déca a écrit:" moi j'attends qu'il soit publié avant de lire. J'ai pas envie d'être spoilé. "

Tu vas attendre un bail, mon pote. Tu veux que je te dise la fin ?

Pommier a écrit:A la fin il meurt. Misérablement.

Déca a écrit:Même pas. Bref, je crois que j'écris sur des gens ordinaires qui vivent des choses bizarres, que le tout forme un rêve bizarre au confluent de mes fantasmes, de ma vision du monde pessimiste et des tortueuses pentes de mes dérives jubilatoires... J'espère que mon histoire ne plaira à personne.

Les fines pattes de l'araignée déferlaient sur une toile lacérée où s'agitait encore un malheureux moucheron. Une pluie de poussières apparaissait sous les rayons tremblants du néon, crevant l'immobilité du lieu du drame de son mouvement tranquille et balancé. L'âme s'y érode, dans une contemplation abattue. Les pendules ont le même effet, ils sont le temps qui passe, le temps gâché à l'effritement du cœur. L'odeur de renfermé, ce parfum de sueurs, de crasse et de foutre ; tout cela baignait l'atmosphère de la chambre. Les poumons d'Esther en était empli, noyés par des eaux stagnantes où flottent les regrets et s'attisent les douleurs. La fille marmonnait une litanie morbide ou, assailli par une nouvelle vague de sanglots, elle gémissait et se tordait de plus belle. Elle n'osait regarder rien d'autre que ses genoux et était secouée de grelottements alors que régnait une chaleur étouffante. Sa peau moite la démangeait. Son regard ligoté à ses rotules, elle conservait cette position fœtale. Elle serrait si fort ses jambes contre elle qu'une douleur aiguë traversait ses bras. Pour la calmer et laisser passer la tempête qui agitait son torse, elle se berçait lentement d'avant en arrière.

Des poils pubiens recouvraient le centre du matelas. Dessous, diffuse, une tache jaunissait le drap. Sperme ! objet de la honte, du secret, de la menace ; souvenir gênant d'un coït lamentable, d'une faiblesse du cœur qui emporta le dernier tissu de sa jeunesse, cela avec rapidité et violence, sans qu'elle y prenne plaisir et à son détriment. Froissée, la couverture, quant à elle, était souillée de peinture, de café ou encore de sang. Elle était le reflet de sa personnalité : négligée, sulfureuse et abonné aux souffrances. A travers ses 11m², tout était sans dessus dessous.

Une bouteille d'absinthe luisait à deux pas, sur le rebord de la fenêtre et près de l'étagère. Presque vide, il y restait une goûte. De quoi lui couvrir la langue d'un goût abominable, irradiait sa gorge à lui en faire oublier la plaie plus basse. Cependant, elle n'avait pas la force de se lever. C'eût été s'exposer plus encore à la souffrance, supporter l'effort d'être debout dans cet état, survivre à la pesanteur de ses épaules, au creux de son thorax et à la fragilité de son corps. La liqueur brillait comme l'iris d'un serpent, des lueurs vertes e la parcouraient doucement, mais pour une fois, le désir ne se dressa pas à sa rencontre et ses yeux la brûlèrent encore, se vissèrent plus fort à ses genoux.

Un portable vibrait sans cesse, non loin, sur une table de chevet sommaire, presque spartiate. Quatre pieds, un plateau, du bois de récup. Une amitié s'inquiétait, à des kilomètres de là. Une amie raffinée, voir ostentatoire, s'assumant superficielle et disons, moins conne qu'on aurait pu y croire. Elle n'avait pas vérifié mais ce ne pouvait être qu'elle. Peut être sa démarche était sincère. Ses nerfs devaient chauffer, agiter frénétiquement ses doigts sur le clavier de son samsung rose. Son cœur s'emballait peut être. Tambouronne-t-il comme celui d'Esther ? Ce soucis violent, cette culpabilité certaine perdait du charme quand on se rappelait les faits. Après tout, n'était-ce pas Virginie qui avait tout arrangé ? « Un bon coup, ma copine, t'inquiète pas ! Je l'ai pas testé moi-même mais une amie, Brigitte, m'en a parlé ! Il paraît qu'il est très bien. »

Très bien ? En quoi ce qu'elle venait de vivre pouvait être « très bien » ? Elle lui avait refourgué un aller simple, sur une compagnie locaust, pour le malheur.

Le mec paraissait rassurant à la première rencontre. Il avait un sourire de charmeur, comme on en voit dans à la télé et une barbe taillée court qui faisait très propre.. Il avait aussi les derniers fringues à la mode. Et puis, faut le dire, il était beau, ça suffisait. L'intelligence, a priori, ne servait à rien à la baise.

assailli

des lueurs vertes e la parcouraient