Crash
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Crash
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CRASH
ou
une histoire de viandes et de lumières
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Amorce
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CRASH
ou
une histoire de viandes et de lumières
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Amorce
Le monde, le vrai, a l'odeur d'un œuf pourri.
Une poigne forte pinçait mes tripes tandis que le feu blanc et invincible du soleil perçait la mince muraille de mes cils. Il s'amplifiait dans le prisme de ma sueur, qui s'écoulait depuis mon front jusqu'à la pointe de mon menton. J'étais moite, écrasé et mes nerfs saturés retenaient mes pensées. Homme en souffrance, j'éprouvais pleinement mon animalité, je m'y réduisais. Mes mains tremblaient, sursautaient d'autres fois. Des spasmes de machine, des humeurs robotiques. Je ne cessais pourtant d'avancer. Je sentais le moindre gravier ou quartz sous ma plante et chacun d'eux me semblait mordre sans concession dans cette chair sensible.
Mais la fureur humaine lançait son irrésistible appel et refermait sur mon cœur son terrible étau. A l'horizon, déjà, s'élevaient les derricks et les buildings, s'épanouissaient les fleurs rouges du pétrole, s'entassaient les bidonvilles et les autoroutes, périclitaient les infrastructures et parmi elles la masse grouillante des hommes, vibrait aussi le tapis noir de la cité et grondaient ses moteurs*; et même pouvait-on voir, comme le noyau d'un fruit, l'étranger et l'origine, une vieille ville prolongée dans le ciel par une féroce cathédrale. La pollution laissait ses haillons brumeux courir dans les rues.
Une quatre voies vrombissait près de moi, propulsant à toute vitesse des myriades de véhicules hétéroclites. Pressés, ils rugissaient à toute puissance, fouettaient l'air, s'étiraient sous mon regard trouble. Les parfums modernes, ce pollen accrocheur chié par les automobiles, la musique contemporaine, ces couinements de pneus, ces coups de klaxon, ces hurlements de mécanique*; cet Art du présent, froid et misérable, d'acier et de caoutchouc, de bitume et d'électricité, chantait tout entier la colère, la vie et je m'y abîmais, tout de joie et de terreur. L'évidence de sa laideur ne tenait qu'aux sots entêtés. De cette longue rivière de lumière et de célérité, je ne pouvais plus lever l'ancre. Abasourdi, fasciné, je restais, l’œil fou, les jambes battantes, assis sur l'un des rails de sécurité, mais quelque part aussi, meurtri, brisé et peut être vidé.
L'oubli grandissait sous mon torse, mes bras fourmillaient d'une énergie nouvelle, j'étais ressuscité et si faible pourtant. J'avais fui, toute ma vie, le désastre de ma naissance et voilà ma mère, monstrueuse, qui me rejetait dans ses entrailles. Je sentais, vive, la brûlure, agiter mes sens, lacérer mon cerveau. Je devenais neuf à mesure que cette chute vers la mort me dépouillait et me déchirait. Le salut de mon existence, c'était l'évidence sourde de la mort.
Une philanthrope sans culotte me repéra, s'arrêta, – drôle de voiture rouge – plaisanta, m'accepta, ria, discuta, m'accueillit, m'exhiba à ses amis, m'hébergea et me baisa.
Dernière édition par Déca le Lun 2 Sep - 15:22, édité 3 fois
Re: Crash
Fleur des caniveaux
Le monde s'étire face à ma lampe torche. Il crépite de petits bruits inquiétants qui signalent, malgré son immobilité sous mon regard, son continuel mouvement. La nuit a couvert les immeubles de suie et les lampadaires mentent sur la couleur des choses. Je me donne du courage en grognant. Ces venelles sont sombres et insalubres. Hymnes à la vie le jour, ces murs couverts de graffitis ainsi que ces escaliers tachetés de chewing-gum et de cadavres de clopes foutent le vertige, une fois l'obscurité tombée. Je me sens vulnérable, c'est pire qu'une main plongée dans les tripes et toute affairée à les étrangler.
Mes nerfs survoltés tressautent à chaque écho de mes pas. Mes yeux brûlent, des œufs en fusion dont la coquille pique, se craquelle, que le sommeil effrite. Je gronde du plus profond de la gorge, comme une bête. Ils se couvrent d'une chaleureuse assurance, temporaire mais je m'enhardis et poursuis plus fou et plus vain dans ma course. Les ruelles s'enchaînent, sans que je sache encore ma destination. Je tourne peut être en rond. Suis-je romantique ?
Soudain, sur le palier d'une gargote, devant les rires et les lumières d'une assemblée tapageuse, deux gaillards moustachus et bedonnants finissent la soirée et leurs roulées. Les néons de l'enseigne et les lumières intérieures les baignent dans une illusion de sécurité. L'un d'eux s'est pissé dessus. Ils sont pliés, riant à en mourir. Affreuses grimaces. Des pères, j'imagine, qui ont des fils semblables. Je sprinte. Leurs regards me poursuivent, je les sens tâtonnant dans mon dos. L'ivresse les rend encore moins capables de me comprendre.
J'accélère encore et je m'arrête brutalement. Comme une massue, mon corps punit ma folie : je me tord de douleur, mes jambes branlent comme des mitrailleuses furieuses. Mon torse contient à peine les explosions sourdes de mon cœur. Instinctivement, j'ai posé ma main sur l'épaule d'une femme, pour reprendre mon souffle.
Une peau douce, chaleureuse. Elle survient dans mon champ de vision, je la tabasse de coups d’œil. Elle a été taillée dans l'ambre par de divines mains, du moins le clair-obscur me le fait croire. Une seule chose ne peut mentir. Ces yeux. Ils sont comme des vitres brisées sur l'univers, des blessures magnétiques, un trou noir. Son sein appelle ma main, sort presque, pressentant la caresse. Je le vois comme il est, couvert d'une chair de poule et néanmoins bronzé. Je veux le saisir, le mettre en bouche. Le désir relève l'homme. La fille se laissera faire. Mon corps déjà s'électrise, mes poils se dressent, mon ventre bout et mon sexe acquiesce.
Je n'ai pas aperçu le maquereau. Sa main gonflée, spongieuse tombe dans un claquement mat sur mon épaule chétive. J'ai à peine le temps de relever la tête que son poing fuse vers mon ventre. Soufflé, je m'arque. J'ai la gueule qui enfle et qui rougit, les veines du cou qui accusent le coup et les poumons qui tâtonnent, étonnés de ne plus trouver d'air. Enfin, un uppercut bien pensé me renvoie dans les ténèbres, d'où j'aurais dû rester.
… le visage tuméfié. J'exècre ressembler aux peintures de Bacon. Le salaud a du perfectionner sa frappe sur mon corps assommé. Se défouler un bon coup. Ça n'explique en rien mon réveil ici. Je suis dans une salle de bain. La porte est verrouillée, le carrelage est blanc et brille sous l'effet du néon. J'ai un miroir pour regretter, au cas où ça viendrait. Pourquoi donc ? C'est ça, palper le monde : s'insinuer de nuit dans sa chair, l'emmerder pour le comprendre et crever pour l'avoir compris. L'artiste est donc une bactérie, rien de moins. Je conchie l'artiste, je me conchie moi-même mais je ne peux m'en vouloir, c'est ce que j'ai décidé de vivre.
L'endroit est tiède. J'ai été fouillé. En me relevant, il y a trente-trois minutes, j'ai remarqué que mon portefeuille manquait à l'appel. Plus de tune, plus de papier. Ils m'ont laissé ma montre. Elle étrangle toujours mon poignet. Plus de téléphone non plus mais de toute façon, je n'avais personne à prévenir. Je fous mes doigts dans cette tignasse qui pend au sommet de ma tête. La crasse, la transpiration, les démangeaisons, les hématomes, les égratignures, l'odeur, le poids vicieux de la colique au fond de mes entrailles et l'agression continue de la lumière. Je me sens vivre, le souffle bouillonnant de l'exaltation gonfle dans mon ventre, mon sang pétille, mes yeux brillent.
Pas d'inquiétude, ce ne peut être la cahute du proxénète. Il n'aurait pas pris cette peine. Un louable ami du genre humain, de passage dans les faubourgs ? Premièrement, je ne suis pas sûr de les avoir quitté. La décoration est modeste. Je suis tout au plus dans une petite maison de la classe moyenne. Deuxièmement, quel genre d'homme irait ramasser un type comme moi dans les ordures pour ensuite l'enfermer dans sa salle de bain ? Ah ! Je connais très bien le pouvoir vicieux de ces petites questions, qui, l'une sur l'autre, nous font d'abord soucieux, puis nous angoisse avant de nous désespérer. Je fais fi.
Un trône m'attend, près du lavabo. Je me défroque et laisse chanter mon colon malade. Mes yeux s'égarent, caressent la baignoire, remontent sur une fausse amphore, s'envole par le velux. Une poignée d'étoiles sur un infini obscur me laisse pétrifié dans une rêverie muette d'enfant. La pollution ne les cache pas. En quel lieu miraculé m'a-t-on amené ?
Le temps s'échappe et ne revient qu'après, lorsque le mécanisme de la serrure se met en branle soudainement, dans un concert de cliquetis sourds. La personne derrière est précautionneuse, forcément armée. Machinalement, je me relève aussitôt, le sexe en pendule entre mes jambes poilues. Je me rends compte que la pièce sent la merde, une odeur âcre et brutale, et que mon garde-à-vous n'est pas des plus décents.
La porte s'ouvre sur une gamine, même pas quinze ans, qui ouvre grand la bouche à ma vue. Je me dispense d'un sarcasme, j'ai repéré un Micro-Uzi dans sa main droite. Elle le tient si fort que ses phalanges ont blanchi. Elle voudrait gueuler quelque chose, elle ne trouve pas les mots. A cet instant, le fumet a dû envahir ses narines, qu'elle fronce en reculant d'un bond et en claquant la porte avant de hurler : « Bordel de merde ! Il a chié ! Ah le salaud ! Le porc ! A poil ! Il a chié ! » Étonné de n'entendre aucune rafale, sinon celle de ses grossièretés, je m'affaire aussitôt à me torcher et à me refaire une dignité.
Sans que je m'en aperçoive, mes joues ont rougi. Je me secoue. Habituellement peu hygiéniste, je prend néanmoins le temps de me laver les mains. La garce attendra. D'ailleurs, elle a déjà dévalé des escaliers pour rejoindre on-ne-sait-qui. L'eau chaude, le savon ; le confort bourgeois. M'envahit l'un de ces instants pleins, qui déborde. Mes yeux s'égarent. Le miroir m'indique aussitôt quelque défaut dans ma coupe de cheveux que déjà je répare. Un comportement de dandy, que je méprise. Il m'éloigne du réel. Je m'en débarrasserai, le moment venu. Avec ces foutus cheveux. C'est vraiment une belle salle de bain. Qu'est-ce que j'ai pu manger pour...
Mes nerfs survoltés tressautent à chaque écho de mes pas. Mes yeux brûlent, des œufs en fusion dont la coquille pique, se craquelle, que le sommeil effrite. Je gronde du plus profond de la gorge, comme une bête. Ils se couvrent d'une chaleureuse assurance, temporaire mais je m'enhardis et poursuis plus fou et plus vain dans ma course. Les ruelles s'enchaînent, sans que je sache encore ma destination. Je tourne peut être en rond. Suis-je romantique ?
Soudain, sur le palier d'une gargote, devant les rires et les lumières d'une assemblée tapageuse, deux gaillards moustachus et bedonnants finissent la soirée et leurs roulées. Les néons de l'enseigne et les lumières intérieures les baignent dans une illusion de sécurité. L'un d'eux s'est pissé dessus. Ils sont pliés, riant à en mourir. Affreuses grimaces. Des pères, j'imagine, qui ont des fils semblables. Je sprinte. Leurs regards me poursuivent, je les sens tâtonnant dans mon dos. L'ivresse les rend encore moins capables de me comprendre.
J'accélère encore et je m'arrête brutalement. Comme une massue, mon corps punit ma folie : je me tord de douleur, mes jambes branlent comme des mitrailleuses furieuses. Mon torse contient à peine les explosions sourdes de mon cœur. Instinctivement, j'ai posé ma main sur l'épaule d'une femme, pour reprendre mon souffle.
Une peau douce, chaleureuse. Elle survient dans mon champ de vision, je la tabasse de coups d’œil. Elle a été taillée dans l'ambre par de divines mains, du moins le clair-obscur me le fait croire. Une seule chose ne peut mentir. Ces yeux. Ils sont comme des vitres brisées sur l'univers, des blessures magnétiques, un trou noir. Son sein appelle ma main, sort presque, pressentant la caresse. Je le vois comme il est, couvert d'une chair de poule et néanmoins bronzé. Je veux le saisir, le mettre en bouche. Le désir relève l'homme. La fille se laissera faire. Mon corps déjà s'électrise, mes poils se dressent, mon ventre bout et mon sexe acquiesce.
Je n'ai pas aperçu le maquereau. Sa main gonflée, spongieuse tombe dans un claquement mat sur mon épaule chétive. J'ai à peine le temps de relever la tête que son poing fuse vers mon ventre. Soufflé, je m'arque. J'ai la gueule qui enfle et qui rougit, les veines du cou qui accusent le coup et les poumons qui tâtonnent, étonnés de ne plus trouver d'air. Enfin, un uppercut bien pensé me renvoie dans les ténèbres, d'où j'aurais dû rester.
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… le visage tuméfié. J'exècre ressembler aux peintures de Bacon. Le salaud a du perfectionner sa frappe sur mon corps assommé. Se défouler un bon coup. Ça n'explique en rien mon réveil ici. Je suis dans une salle de bain. La porte est verrouillée, le carrelage est blanc et brille sous l'effet du néon. J'ai un miroir pour regretter, au cas où ça viendrait. Pourquoi donc ? C'est ça, palper le monde : s'insinuer de nuit dans sa chair, l'emmerder pour le comprendre et crever pour l'avoir compris. L'artiste est donc une bactérie, rien de moins. Je conchie l'artiste, je me conchie moi-même mais je ne peux m'en vouloir, c'est ce que j'ai décidé de vivre.
L'endroit est tiède. J'ai été fouillé. En me relevant, il y a trente-trois minutes, j'ai remarqué que mon portefeuille manquait à l'appel. Plus de tune, plus de papier. Ils m'ont laissé ma montre. Elle étrangle toujours mon poignet. Plus de téléphone non plus mais de toute façon, je n'avais personne à prévenir. Je fous mes doigts dans cette tignasse qui pend au sommet de ma tête. La crasse, la transpiration, les démangeaisons, les hématomes, les égratignures, l'odeur, le poids vicieux de la colique au fond de mes entrailles et l'agression continue de la lumière. Je me sens vivre, le souffle bouillonnant de l'exaltation gonfle dans mon ventre, mon sang pétille, mes yeux brillent.
Pas d'inquiétude, ce ne peut être la cahute du proxénète. Il n'aurait pas pris cette peine. Un louable ami du genre humain, de passage dans les faubourgs ? Premièrement, je ne suis pas sûr de les avoir quitté. La décoration est modeste. Je suis tout au plus dans une petite maison de la classe moyenne. Deuxièmement, quel genre d'homme irait ramasser un type comme moi dans les ordures pour ensuite l'enfermer dans sa salle de bain ? Ah ! Je connais très bien le pouvoir vicieux de ces petites questions, qui, l'une sur l'autre, nous font d'abord soucieux, puis nous angoisse avant de nous désespérer. Je fais fi.
Un trône m'attend, près du lavabo. Je me défroque et laisse chanter mon colon malade. Mes yeux s'égarent, caressent la baignoire, remontent sur une fausse amphore, s'envole par le velux. Une poignée d'étoiles sur un infini obscur me laisse pétrifié dans une rêverie muette d'enfant. La pollution ne les cache pas. En quel lieu miraculé m'a-t-on amené ?
Le temps s'échappe et ne revient qu'après, lorsque le mécanisme de la serrure se met en branle soudainement, dans un concert de cliquetis sourds. La personne derrière est précautionneuse, forcément armée. Machinalement, je me relève aussitôt, le sexe en pendule entre mes jambes poilues. Je me rends compte que la pièce sent la merde, une odeur âcre et brutale, et que mon garde-à-vous n'est pas des plus décents.
La porte s'ouvre sur une gamine, même pas quinze ans, qui ouvre grand la bouche à ma vue. Je me dispense d'un sarcasme, j'ai repéré un Micro-Uzi dans sa main droite. Elle le tient si fort que ses phalanges ont blanchi. Elle voudrait gueuler quelque chose, elle ne trouve pas les mots. A cet instant, le fumet a dû envahir ses narines, qu'elle fronce en reculant d'un bond et en claquant la porte avant de hurler : « Bordel de merde ! Il a chié ! Ah le salaud ! Le porc ! A poil ! Il a chié ! » Étonné de n'entendre aucune rafale, sinon celle de ses grossièretés, je m'affaire aussitôt à me torcher et à me refaire une dignité.
Sans que je m'en aperçoive, mes joues ont rougi. Je me secoue. Habituellement peu hygiéniste, je prend néanmoins le temps de me laver les mains. La garce attendra. D'ailleurs, elle a déjà dévalé des escaliers pour rejoindre on-ne-sait-qui. L'eau chaude, le savon ; le confort bourgeois. M'envahit l'un de ces instants pleins, qui déborde. Mes yeux s'égarent. Le miroir m'indique aussitôt quelque défaut dans ma coupe de cheveux que déjà je répare. Un comportement de dandy, que je méprise. Il m'éloigne du réel. Je m'en débarrasserai, le moment venu. Avec ces foutus cheveux. C'est vraiment une belle salle de bain. Qu'est-ce que j'ai pu manger pour...
Dernière édition par Déca le Lun 15 Juil - 9:05, édité 2 fois
Re: Crash
Question 1 : z'en pensez quoi, bande de crevards ?
Q.2 : je pense renommer ce projet de roman en : " CRASH " ou " KRACH " (je ne suis pas encore sûr) avec pour sous-titre : " histoire de viande et de lumière ". Z'en pensez quoi, bande de crevards ?
Q.2 : je pense renommer ce projet de roman en : " CRASH " ou " KRACH " (je ne suis pas encore sûr) avec pour sous-titre : " histoire de viande et de lumière ". Z'en pensez quoi, bande de crevards ?
Re: Crash
J'étais moite, écrasé et mes nerfs saturés retenait mes pensées.
retenaient ?
Je devenais neuf à mesure que cette chute vers la mort me dépouillait et me déchirait. Le salut de mon existence, c'était l'évidence sourde de la mort.
J'aurais bien vu une belle image évitant ainsi la répétition du mot mort.
Dans l'ensemble j'aime bien ton texte, les enchaînements ne paraissent pas toujours clairs.
Le texte du premier message suit-il directement le second ou penses-tu insérer de la matière entre les deux ?
Concernant le titre, il est plutôt dur de donner notre avis puisque nous ne connaissons pas encore les tenants et aboutissants de ton projet, et donc, je vois mal ce que viens faire ce Crash ou Krash ici.
J'aime bien Krash, mais que comptes-tu en faire ? Pourquoi ce mot ?
Le personnage du début est-il le même que celui du texte 2 ?
Sinon, j'aime vraiment bien non seulement ce regard que tu portes sur notre monde actuelle, et la critique que tu en as associe, mais aussi la manière dont tu le dis, les formes que tu y mets. Après, ça reste assez court dans l'ensemble si je puis dire, donc à voir ce que cela donne sur la longueur !
PS : n'oublie pas de virer les astérisques.
Invité- Invité
Re: Crash
Macchabée a écrit:J'étais moite, écrasé et mes nerfs saturés retenait mes pensées.
retenaient ?
Pris en compte.
Je devenais neuf à mesure que cette chute vers la mort me dépouillait et me déchirait. Le salut de mon existence, c'était l'évidence sourde de la mort.
J'aurais bien vu une belle image évitant ainsi la répétition du mot mort.
La répétition est aussi une figure de style.
Dans l'ensemble j'aime bien ton texte, les enchaînements ne paraissent pas toujours clairs.
Le texte du premier message suit-il directement le second ou penses-tu insérer de la matière entre les deux ?
Il y aura peut être un ou deux chapitres, dont un d'exposition " Le touriste ". Je ne suis pas encore sûr.
Concernant le titre, il est plutôt dur de donner notre avis puisque nous ne connaissons pas encore les tenants et aboutissants de ton projet, et donc, je vois mal ce que viens faire ce Crash ou Krash ici.
J'aime bien Krash, mais que comptes-tu en faire ? Pourquoi ce mot ?
Il est très évocateur et il symbolise assez bien les situations de mes personnages.
Le personnage du début est-il le même que celui du texte 2 ?
Oui.
Sinon, j'aime vraiment bien non seulement ce regard que tu portes sur notre monde actuelle, et la critique que tu en as associe, mais aussi la manière dont tu le dis, les formes que tu y mets. Après, ça reste assez court dans l'ensemble si je puis dire, donc à voir ce que cela donne sur la longueur !
PS : n'oublie pas de virer les astérisques.
D'accord " La fleur des caniveaux " va être un chapitre assez long, je pense. Dans la suite de ce chapitre, il y a déjà de nouveaux personnages qui apparaissent (peut être secondaires, peut être pas).
Re: Crash
Vraiment pas mal, j'aime beaucoup ton style, beaucoup plus alambiqué et imagé que le mien :p. Parfois c'est un peu lourd, comme si tu avais cherché à remplir par le plus d'adjectifs possibles, en tout cas c'est mon ressenti, surtout au début de ton texte.
En gros tu as les défauts de tes qualités, normal quoi. Y a aussi quelques fautes d'orthographe (2 ou 3). Voilà pour la forme.
Pour ce qui est du fond : j'ai beaucoup aimé le coup de la femme (je l'ai un peu vu venir, une fille qui se laisse tripoter aussi facilement, c'est douteux ). On ressent que ton personnage dépeint le monde tel que tu le ressens (bon le fait de te connaître un peu aide sur ce point^^). Après je me pose la question de ce que tu vas pouvoir faire de lui ? Le faire interagir avec d'autres personnages, le mettre dans différentes situations propices à livrer ton avis sur le monde d'aujourd'hui ?
En tout cas j'attends la suite
En gros tu as les défauts de tes qualités, normal quoi. Y a aussi quelques fautes d'orthographe (2 ou 3). Voilà pour la forme.
Pour ce qui est du fond : j'ai beaucoup aimé le coup de la femme (je l'ai un peu vu venir, une fille qui se laisse tripoter aussi facilement, c'est douteux ). On ressent que ton personnage dépeint le monde tel que tu le ressens (bon le fait de te connaître un peu aide sur ce point^^). Après je me pose la question de ce que tu vas pouvoir faire de lui ? Le faire interagir avec d'autres personnages, le mettre dans différentes situations propices à livrer ton avis sur le monde d'aujourd'hui ?
En tout cas j'attends la suite
Bachtel- El Sulfator
- Messages : 133
Date d'inscription : 04/07/2013
Re: Crash
Merci, mon gros Bachtel En passant, je trouve ton avatar peu barbu.
Oui, la lourdeur et la superfluité, deux choses qu'on me reproche souvent. Le problème vient beaucoup de mon plaisir à écrire, mon amour pour chaque mot, même si c'est aussi de là que vient mon style particulier et ma persévérance dans l'écriture malgré l'inachèvement des mes centaines de projets Tout du moins, mes deux projets en cours iront au bout (au moins celui-ci, l'autre - le fantasy - peut mourir, je ne m'en soucierais pas, c'est une écriture moins sérieuse).
Tu pourrais me pointer les fautes que tu as remarqué ? Ça me serait bien utile, pour le coup.
En effet, on suivra - entre-autre - ce personnage à travers ses péripéties dans les entrailles d'une ville moderne (pour laquelle je devrais commencer à chercher un nom). La suite directe de cet extrait nous le malmène d'une autre façon faut encore que je la relise et la peaufine, mais ça devrait pouvoir se faire sous peu, même si j'ai des scrupules à la délivrer trop tôt (ce projet est mon petit bijou).
Oui, la lourdeur et la superfluité, deux choses qu'on me reproche souvent. Le problème vient beaucoup de mon plaisir à écrire, mon amour pour chaque mot, même si c'est aussi de là que vient mon style particulier et ma persévérance dans l'écriture malgré l'inachèvement des mes centaines de projets Tout du moins, mes deux projets en cours iront au bout (au moins celui-ci, l'autre - le fantasy - peut mourir, je ne m'en soucierais pas, c'est une écriture moins sérieuse).
Tu pourrais me pointer les fautes que tu as remarqué ? Ça me serait bien utile, pour le coup.
En effet, on suivra - entre-autre - ce personnage à travers ses péripéties dans les entrailles d'une ville moderne (pour laquelle je devrais commencer à chercher un nom). La suite directe de cet extrait nous le malmène d'une autre façon faut encore que je la relise et la peaufine, mais ça devrait pouvoir se faire sous peu, même si j'ai des scrupules à la délivrer trop tôt (ce projet est mon petit bijou).
Re: Crash
"mes nerfs saturés retenait mes pensées"
"chaque échos de mes pas"
Voilà pour les 2 fautes
"chaque échos de mes pas"
Voilà pour les 2 fautes
Bachtel- El Sulfator
- Messages : 133
Date d'inscription : 04/07/2013
Re: Crash
L'as-tu quelque peu avancé ? Une progression ?
Ton problème majeur se concentre en ce point : tu travailles trop ce que tu as déjà écrit, et ne penses pas assez à une prolongation.
Donc je viens aux nouvelles.
Ton problème majeur se concentre en ce point : tu travailles trop ce que tu as déjà écrit, et ne penses pas assez à une prolongation.
Donc je viens aux nouvelles.
Invité- Invité
Re: Crash
Non. Je travaille mon écriture sur les WW, c'est ultra-rafraîchissant. Il y a deux scènes écrites après la dernière postée, et une à moitié écrite qui viendrait se caser entre les deux déjà postées (le Touriste). Sinon, pas d'avancée notable. Je pense y retoucher dans la journée, si je trouve le courage. Vous aurez peut être la scène suivante d'ici ce soir.
Re: Crash
Le problème majeur des WW c'est qu'il ralentit notre propre avancée sur nos projets, mais bon. =)
Elles sont formatrices aussi donc bon...
Elles sont formatrices aussi donc bon...
Invité- Invité
Re: Crash
… le visage tuméfié. J'exècre ressembler aux peintures de Bacon. Le salaud a du perfectionner sa frappe sur mon corps assommé. Se défouler un bon coup. Ça n'explique en rien mon réveil ici. Je suis dans une salle de bain. La porte est verrouillée, le carrelage est blanc et brille sous l'effet du néon. J'ai un miroir pour regretter, au cas où ça viendrait. Pourquoi donc ? C'est ça, palper le monde : s'insinuer de nuit dans sa chair, l'emmerder pour le comprendre et crever pour l'avoir compris. L'artiste est donc une bactérie, rien de moins. Je conchie l'artiste, je me conchie moi-même mais je ne peux m'en vouloir, c'est ce que j'ai décidé de vivre.
L'endroit est tiède. J'ai été fouillé. En me relevant, il y a trente-trois minutes, j'ai remarqué que mon portefeuille manquait à l'appel. Plus de tune, plus de papier. Ils m'ont laissé ma montre. Elle étrangle toujours mon poignet. Plus de téléphone non plus mais de toute façon, je n'avais personne à prévenir. Je fous mes doigts dans cette tignasse qui pend au sommet de ma tête. La crasse, la transpiration, les démangeaisons, les hématomes, les égratignures, l'odeur, le poids vicieux de la colique au fond de mes entrailles et l'agression continue de la lumière. Je me sens vivre, le souffle bouillonnant de l'exaltation gonfle dans mon ventre, mon sang pétille, mes yeux brillent.
Pas d'inquiétude, ce ne peut être la cahute du proxénète. Il n'aurait pas pris cette peine. Un louable ami du genre humain, de passage dans les faubourgs ? Premièrement, je ne suis pas sûr de les avoir quitté. La décoration est modeste. Je suis tout au plus dans une petite maison de la classe moyenne. Deuxièmement, quel genre d'homme irait ramasser un type comme moi dans les ordures pour ensuite l'enfermer dans sa salle de bain ? Ah ! Je connais très bien le pouvoir vicieux de ces petites questions, qui, l'une sur l'autre, nous font d'abord soucieux, puis nous angoisse avant de nous désespérer. Je fais fi.
Un trône m'attend, près du lavabo. Je me défroque et laisse chanter mon colon malade. Mes yeux s'égarent, caressent la baignoire, remontent sur une fausse amphore, s'envole par le velux. Une poignée d'étoiles sur un infini obscur me laisse pétrifié dans une rêverie muette d'enfant. La pollution ne les cache pas. En quel lieu miraculé m'a-t-on amené ?
Le temps s'échappe et ne revient qu'après, lorsque le mécanisme de la serrure se met en branle soudainement, dans un concert de cliquetis sourds. La personne derrière est précautionneuse, forcément armée. Machinalement, je me relève aussitôt, le sexe en pendule entre mes jambes poilues. Je me rends compte que la pièce sent la merde, une odeur âcre et brutale, et que mon garde-à-vous n'est pas des plus décents.
La porte s'ouvre sur une gamine, même pas quinze ans, qui ouvre grand la bouche à ma vue. Je me dispense d'un sarcasme, j'ai repéré un Micro-Uzi dans sa main droite. Elle le tient si fort que ses phalanges ont blanchi. Elle voudrait gueuler quelque chose, elle ne trouve pas les mots. A cet instant, le fumet a dû envahir ses narines, qu'elle fronce en reculant d'un bond et en claquant la porte avant de hurler : « Bordel de merde ! Il a chié ! Ah le salaud ! Le porc ! A poil ! Il a chié ! » Étonné de n'entendre aucune rafale, sinon celle de ses grossièretés, je m'affaire aussitôt à me torcher et à me refaire une dignité.
Sans que je m'en aperçoive, mes joues ont rougi. Je me secoue. Habituellement peu hygiéniste, je prend néanmoins le temps de me laver les mains. La garce attendra. D'ailleurs, elle a déjà dévalé des escaliers pour rejoindre on-ne-sait-qui. L'eau chaude, le savon ; le confort bourgeois. M'envahit l'un de ces instants pleins, qui déborde. Mes yeux s'égarent. Le miroir m'indique aussitôt quelque défaut dans ma coupe de cheveux que déjà je répare. Un comportement de dandy, que je méprise. Il m'éloigne du réel. Je m'en débarrasserai, le moment venu. Avec ces foutus cheveux. C'est vraiment une belle salle de bain. Qu'est-ce que j'ai pu manger pour...
L'endroit est tiède. J'ai été fouillé. En me relevant, il y a trente-trois minutes, j'ai remarqué que mon portefeuille manquait à l'appel. Plus de tune, plus de papier. Ils m'ont laissé ma montre. Elle étrangle toujours mon poignet. Plus de téléphone non plus mais de toute façon, je n'avais personne à prévenir. Je fous mes doigts dans cette tignasse qui pend au sommet de ma tête. La crasse, la transpiration, les démangeaisons, les hématomes, les égratignures, l'odeur, le poids vicieux de la colique au fond de mes entrailles et l'agression continue de la lumière. Je me sens vivre, le souffle bouillonnant de l'exaltation gonfle dans mon ventre, mon sang pétille, mes yeux brillent.
Pas d'inquiétude, ce ne peut être la cahute du proxénète. Il n'aurait pas pris cette peine. Un louable ami du genre humain, de passage dans les faubourgs ? Premièrement, je ne suis pas sûr de les avoir quitté. La décoration est modeste. Je suis tout au plus dans une petite maison de la classe moyenne. Deuxièmement, quel genre d'homme irait ramasser un type comme moi dans les ordures pour ensuite l'enfermer dans sa salle de bain ? Ah ! Je connais très bien le pouvoir vicieux de ces petites questions, qui, l'une sur l'autre, nous font d'abord soucieux, puis nous angoisse avant de nous désespérer. Je fais fi.
Un trône m'attend, près du lavabo. Je me défroque et laisse chanter mon colon malade. Mes yeux s'égarent, caressent la baignoire, remontent sur une fausse amphore, s'envole par le velux. Une poignée d'étoiles sur un infini obscur me laisse pétrifié dans une rêverie muette d'enfant. La pollution ne les cache pas. En quel lieu miraculé m'a-t-on amené ?
Le temps s'échappe et ne revient qu'après, lorsque le mécanisme de la serrure se met en branle soudainement, dans un concert de cliquetis sourds. La personne derrière est précautionneuse, forcément armée. Machinalement, je me relève aussitôt, le sexe en pendule entre mes jambes poilues. Je me rends compte que la pièce sent la merde, une odeur âcre et brutale, et que mon garde-à-vous n'est pas des plus décents.
La porte s'ouvre sur une gamine, même pas quinze ans, qui ouvre grand la bouche à ma vue. Je me dispense d'un sarcasme, j'ai repéré un Micro-Uzi dans sa main droite. Elle le tient si fort que ses phalanges ont blanchi. Elle voudrait gueuler quelque chose, elle ne trouve pas les mots. A cet instant, le fumet a dû envahir ses narines, qu'elle fronce en reculant d'un bond et en claquant la porte avant de hurler : « Bordel de merde ! Il a chié ! Ah le salaud ! Le porc ! A poil ! Il a chié ! » Étonné de n'entendre aucune rafale, sinon celle de ses grossièretés, je m'affaire aussitôt à me torcher et à me refaire une dignité.
Sans que je m'en aperçoive, mes joues ont rougi. Je me secoue. Habituellement peu hygiéniste, je prend néanmoins le temps de me laver les mains. La garce attendra. D'ailleurs, elle a déjà dévalé des escaliers pour rejoindre on-ne-sait-qui. L'eau chaude, le savon ; le confort bourgeois. M'envahit l'un de ces instants pleins, qui déborde. Mes yeux s'égarent. Le miroir m'indique aussitôt quelque défaut dans ma coupe de cheveux que déjà je répare. Un comportement de dandy, que je méprise. Il m'éloigne du réel. Je m'en débarrasserai, le moment venu. Avec ces foutus cheveux. C'est vraiment une belle salle de bain. Qu'est-ce que j'ai pu manger pour...
Re: Crash
"La crasse, la transpiration, les démangeaisons, les hématomes, les égratignures, l'odeur, le poids vicieux de la colique au fond de mes entrailles et l'agression continue de la lumière". Jtrouve que cette phrase va pas avec celle d'avant, tu dis qu'il met la main dans ses cheveux et le début de ta phrase fait penser à une description de ce qu'il y trouve, mais en fait non. A moins qu'il ait des coliques dans les cheveux... A retravailler un peu pour la faire coller.
"mon sang pétille". Est-ce mon esprit scientifique qui déclenche l'alerte ? Je pense qu'un "mon sang bouillonne" aurait été mieux, c'est toi qui voit . C'est sûr qu'il faudrait changer ta phrase d'avant pour éviter la répétition, et ça supprime ta rime avec les yeux qui brillent. Mais je trouve ce verbe mal accordé avec le sang.
"de les avoir quitté" quittés.
"nous font d'abord soucieux, puis nous angoisse" Je dirais plus : nous rendent d'abord soucieux, puis nous angoissent . Petite faute à corriger !
C'est tout ce que j'ai à dire sur le forme :p, sur le fond je suis toujours aussi fan, certains passages sont superbes, surtout les derniers paragraphes. J'ai l'impression que tu as été plus inspiré sur la faim, que les mots ont coulé plus facilement, je me trompe ?
En tout cas j'ai hâte de lire la suite :p.
"mon sang pétille". Est-ce mon esprit scientifique qui déclenche l'alerte ? Je pense qu'un "mon sang bouillonne" aurait été mieux, c'est toi qui voit . C'est sûr qu'il faudrait changer ta phrase d'avant pour éviter la répétition, et ça supprime ta rime avec les yeux qui brillent. Mais je trouve ce verbe mal accordé avec le sang.
"de les avoir quitté" quittés.
"nous font d'abord soucieux, puis nous angoisse" Je dirais plus : nous rendent d'abord soucieux, puis nous angoissent . Petite faute à corriger !
C'est tout ce que j'ai à dire sur le forme :p, sur le fond je suis toujours aussi fan, certains passages sont superbes, surtout les derniers paragraphes. J'ai l'impression que tu as été plus inspiré sur la faim, que les mots ont coulé plus facilement, je me trompe ?
En tout cas j'ai hâte de lire la suite :p.
Bachtel- El Sulfator
- Messages : 133
Date d'inscription : 04/07/2013
Re: Crash
J'aime beaucoup aussi, comme Bachtel, tu as un style charmant qui progresse de jour en jour je trouve.
Sinon, juste :
La coupure sonne un peu bizarrement je trouve, ça casse le rythme qu'on avait.
Sinon, juste :
L'eau chaude, le savon ; le confort bourgeois. M'envahit l'un de ces instants pleins, qui déborde.
La coupure sonne un peu bizarrement je trouve, ça casse le rythme qu'on avait.
Invité- Invité
Re: Crash
C'est drôle que tu me dises que mon style évolue de jour en jour puisque les parties postées ont déjà été écrites et retravaillées depuis quelques temps.
Pour toutes les corrections, je m'y attellerais une fois que j'aurais progressé dans la suite immédiate où notre bon héros rejoint la fille et son ravisseur.
Merci de votre lecture et de votre soutient, en tout cas (:
Pour toutes les corrections, je m'y attellerais une fois que j'aurais progressé dans la suite immédiate où notre bon héros rejoint la fille et son ravisseur.
Merci de votre lecture et de votre soutient, en tout cas (:
Re: Crash
MàJ chapitre 3. début de l'action. Partie déjà postée, mais retravaillée.
Le monde s'étire face à ma lampe torche. Il crépite de petits bruits inquiétants qui signalent, malgré son immobilité sous mon regard, son continuel mouvement. La nuit a couvert les immeubles de suie et les lampadaires mentent sur la couleur des choses. Je me donne du courage en grognant. Ça comble le vide inquiétant qui plane dans l'air et qui s'insinue silencieusement entre mes cotes, car ces venelles sont sombres et insalubres et mon torse baigné d'incertitude. Hymnes à la vie le jour, ces murs couverts de graffitis et ces escaliers tachetés de chewing-gum et de clopes éclopées foutent le vertige, une fois l'obscurité tombée. Je me sens vulnérable, comme un enfant face à un fauve. Je ne peux plus le tolérer. C'est pire qu'une main plongée dans mon ventre et toute affairée à étrangler mes tripes. Vingt trois ans que je suis un électron libre, que je me consume en me fracassant contre tout. Vingt trois ans que je sprinte, enragé. Je porte ma malédiction au poignée, le temps s'y écoule sans un seul et charitable arrêt.
Et mes yeux brûlent, des œufs en fusion dont la coquille pique, se craquelle, que la fatigue effrite. Je gronde du plus profond de ma gorge, comme un ours féroce et mes quinquets se couvrent d'une chaleureuse assurance, hélas temporaire. Je m'enhardis tout de même et poursuis plus fou et plus vain dans ma course, forçant sur mes muscles tiraillés, noyés de douleur. Les ruelles s'enchaînent, sans que je sache encore ma destination. Je tourne peut être en rond. Suis-je romantique ? L'air fouette mon visage, assèche à nouveau mes orbites, qu'importe !
Soudain, sur le palier d'une gargote, devant les rires et les lumières d'une assemblée tapageuse, deux gaillards moustachus et bedonnants finissent la soirée et leurs roulées. Les néons de l'enseigne et les lumières intérieures les baignent dans une illusion de sécurité. L'un d'eux s'est pissé dessus. Ils sont pliés, riant à en mourir. La braise de leurs cigarettes branlent frénétiquement, secouée par leurs éclats. Deux petites tâches de lumière insignifiantes. Leurs regards sont vides, noirs. Leurs visages balafrés par d'affreuses grimaces. Des pères, j'imagine, qui ont des fils semblables. Je sprinte. Leurs regards me poursuivent, je les sens tâtonnant dans mon dos. L'ivresse les rend encore moins capables de me comprendre.
Mes pas martèlent le sol, le rythme de mon tambour s'affole. J'accélère encore et bien malgré mon corps. Puis, je m'arrête brutalement. Comme une massue, mon corps punit ma folie : je me tord de douleur, mes jambes branlent comme des mitrailleuses furieuses. Mon torse contient à peine les explosions sourdes de mon cœur. Instinctivement, j'ai posé ma main sur l'épaule d'une femme, pour reprendre mon souffle. Elle happe aussitôt mon œil.
Une peau douce, chaleureuse. Elle survient dans mon champ de vision, je la tabasse de coups d’œil. Elle a été taillée dans l'ambre par de divines mains, du moins le clair-obscur me le fait croire. Une seule chose ne peut mentir. Ces yeux. Ils sont comme des vitres brisées sur l'univers, des blessures magnétiques, un trou noir. Son sein appelle ma main, sort presque, pressentant la caresse. Je le vois comme il est, couvert d'une chair de poule et néanmoins bronzé. Je veux le saisir, le mettre en bouche. Le désir relève l'homme. La fille se laissera faire. Mon corps déjà s'électrise, mes poils se dressent, mon ventre bout et mon sexe acquiesce.
Je n'ai pas aperçu le maquereau. Sa main gonflée, spongieuse tombe dans un claquement mat sur mon épaule chétive. J'ai à peine le temps de relever la tête que son poing fuse vers mon ventre. Soufflé, je m'arque. J'ai la gueule qui enfle et qui rougit, les veines du cou qui accusent le coup et les poumons qui tâtonnent, étonnés de ne plus trouver d'air. Enfin, un uppercut bien pensé me renvoie dans les ténèbres, d'où j'aurais dû rester.
Re: Crash
J'avais déjà commenté le début sur GT. Quand je trouvais que le mec était drogué. Bizarrement à la relecture je n'ai plus la même impression qui avait pourtant été tenace.
La lecture est assez fluide malgré des phrases au style riche et au vocabulaire développé. Je ne comprends pas trop quel est le but poursuivi par le personnage, ni parfois ce qu'il fait exactement, ceci dit, j'ai vraiment adoré la lecture. C'est vraiment très intéressant, extrêmement bien décrit, mais ça c'est ta force, tu es bon pour les descriptions imagées. Le passage avec la fille est excellent ^^ bien que le vocabulaire fait étrange dans la bouche d'une fillette (remarque si elle a un uzi dans les mains...).
"La crasse, la transpiration, les démangeaisons, les hématomes, les égratignures, l'odeur, le poids vicieux de la colique au fond de mes entrailles et l'agression continue de la lumière".
Idem que Bach, je l'ai trouvé étrange, la seule phrase qui m'ait gêné. Que le sang pétille n'est pas troublant au contraire, je trouve ça cohérent, davantage que bouillonnant qui traduit une certaine frénésie et chaleur, tandis que pétille fait penser à du champagne, à un alcool, etc.
Et comme MV je pense que tu devrais d'abord écrire l'histoire et puis à la fin te pencher sur quelques corrections, retravailler l'ensemble, plutôt que de mettre deux mois à écrire quelques pages et les retravailler sans plus progresser.
La lecture est assez fluide malgré des phrases au style riche et au vocabulaire développé. Je ne comprends pas trop quel est le but poursuivi par le personnage, ni parfois ce qu'il fait exactement, ceci dit, j'ai vraiment adoré la lecture. C'est vraiment très intéressant, extrêmement bien décrit, mais ça c'est ta force, tu es bon pour les descriptions imagées. Le passage avec la fille est excellent ^^ bien que le vocabulaire fait étrange dans la bouche d'une fillette (remarque si elle a un uzi dans les mains...).
"La crasse, la transpiration, les démangeaisons, les hématomes, les égratignures, l'odeur, le poids vicieux de la colique au fond de mes entrailles et l'agression continue de la lumière".
Idem que Bach, je l'ai trouvé étrange, la seule phrase qui m'ait gêné. Que le sang pétille n'est pas troublant au contraire, je trouve ça cohérent, davantage que bouillonnant qui traduit une certaine frénésie et chaleur, tandis que pétille fait penser à du champagne, à un alcool, etc.
Et comme MV je pense que tu devrais d'abord écrire l'histoire et puis à la fin te pencher sur quelques corrections, retravailler l'ensemble, plutôt que de mettre deux mois à écrire quelques pages et les retravailler sans plus progresser.
Pommier- Érudit fou
- Messages : 321
Date d'inscription : 23/06/2013
Re: Crash
Putain je m'attendais à un nouveau texte et tu nous ressors une vieille version légèrement modifiée é_è
Invité- Invité
Re: Crash
MàJ chapitre 3. suite. Partie déjà postée, mais retravaillée + suite inédite
il reste des transitions à faire entre certaines descriptions pour la suite immédiate
il reste des transitions à faire entre certaines descriptions pour la suite immédiate
… le visage tuméfié. J'exècre ressembler aux peintures de Bacon. Le salaud a du perfectionner sa frappe sur mon corps assommé. Une douleur aigu me serre les côtes. Le gars s'est défoulé. Ça n'explique en rien mon réveil ici. Je suis dans une salle de bain. La porte est verrouillée, le carrelage est blanc et brille sous l'effet du néon. J'ai un miroir pour regretter, au cas où ça viendrait. Pourquoi donc, d'ailleurs ? C'est ça, palper le monde : s'insinuer de nuit dans sa chair, l'emmerder pour le comprendre et crever pour l'avoir compris. L'artiste est donc une bactérie, rien de moins. Je conchie l'artiste, je me conchie moi-même mais je ne peux m'en vouloir, c'est ce que j'ai décidé de vivre.
L'endroit est tiède. J'ai été fouillé. En me relevant, il y a trente-trois minutes, j'ai remarqué que mon portefeuille manquait à l'appel. Plus de tune, plus de papier. Ils m'ont laissé ma montre. Elle étrangle toujours mon poignet. Je la toise d'un œil distrait, sans trop comprendre ce que je peux y lire de si important. Plus de téléphone non plus mais de toute façon, je n'avais personne à prévenir. Je fous mes doigts dans cette tignasse qui pend au sommet de ma tête. Tout mon corps me semble écorché et vicié. La crasse, la transpiration, les démangeaisons, les hématomes, les égratignures, l'odeur, le poids vicieux de la colique au fond de mes entrailles et l'agression continue de la lumière ; enfin ! Je me sens enfin vivre véritablement ! Le souffle bouillonnant de l'exaltation gonfle dans mon ventre, mon sang pétille, mes yeux brillent.
Ma chevalière comprime toujours mon doigt. Elle m'arrache un rictus alors que je le masse. Je la porte en bagarre, non pas par humilité ou pour signifier un cœur pris, mais pour repousser et attirer les mondanités, accrocher la curiosité. Un subtil m'as-tu-vu sur lequel l'habitude et le sacré se sont cristallisés, mêlés à l'étroit métal. Elle rutile doucereusement comme la lippe pulpeuse d'une catin toute fardée. La lumière coule goulûment sur deux initiales gravées en intaille. Un « Y » qui embrasse un « D » sur un fin plateau octogonal, de l'or et de l'or blanc qui se chevauchent et un anneau noueux, comme tordu par quelque pression invisible ; ce que j'aime appeller le sceau de mon âme.
M'arrachant à mes rêveries dans un sursaut de tension, je me mis à inspecter l'endroit et sonder les probabilités. Pas d'inquiétude, ce ne peut être la cahute du proxénète. Il n'aurait pas pris cette peine. Un louable ami du genre humain, de passage dans les faubourgs ? Premièrement, je ne suis pas sûr de les avoir quitté. La décoration est modeste. Je suis tout au plus dans une petite maison de la classe moyenne. Deuxièmement, quel genre d'homme irait ramasser un type comme moi dans les ordures pour ensuite l'enfermer dans sa salle de bain ? Ah ! Je connais très bien le pouvoir vicieux de ces petites questions, qui, l'une sur l'autre, nous font d'abord soucieux, puis nous angoisse avant de nous désespérer. Je fais fi.
Un trône m'attend, près du lavabo. Je me défroque et laisse chanter mon colon malade. Mes yeux s'égarent, caressent la baignoire, remontent sur une fausse amphore, s'envole par le velux. Une poignée d'étoiles sur un infini obscur me laisse pétrifié dans une rêverie muette d'enfant. La pollution ne les cache pas. En quel lieu miraculé m'a-t-on amené ?
Le temps s'échappe et ne revient qu'après, lorsque le mécanisme de la serrure se met en branle soudainement, dans un concert de cliquetis sourds. Au même moment, je vois les astres clignoter de façon suspecte. Les longues gargouilles métalliques d'Air France m'ont leurré.
La personne dans le couloir est précautionneuse, lente et méfiante, forcément armée. Machinalement, je me relève aussitôt, le sexe en pendule entre mes jambes poilues. Je me rends compte que la pièce sent la merde, une odeur âcre et brutale, et que mon garde-à-vous n'est pas des plus décents.
La porte laisse entrer une gamine, même pas quinze ans, qui ouvre grand la bouche à ma vue. Je me dispense d'un sarcasme, j'ai repéré un Micro-Uzi dans sa main droite. Elle le tient si fort que ses phalanges ont blanchi. Son visage est drôlement gonflé, comme celui d'un bébé. Toutefois, sa peau est autrement plus ingrate, rougie et boursouflée par une salope d'acné. Je suis son regard vers mon trois pièces poilu, bronzé et veiné et ma tronche se fend d'un sourire roublard. Elle voudrait gueuler quelque chose, les mots lui échappent. A cet instant, le fumet a dû envahir ses narines, qu'elle fronce en reculant d'un bond et en claquant la porte, tout en hurlant : « Bordel de merde ! Il a chié ! Ah le salaud ! Le porc ! A poil ! Il a chié ! » Étonné de n'entendre aucune rafale, sinon celle de ses grossièretés, je m'affaire aussitôt à me torcher et à me refaire une dignité.
Sans que je m'en aperçoive, mes joues ont rougi. Je me secoue, pincé dans mon ego. Habituellement peu hygiéniste, je prend néanmoins le temps de me laver les mains. La garce attendra. D'ailleurs, elle a déjà dévalé des escaliers pour rejoindre on-ne-sait-qui. C'est ainsi qu'on libère un otage, par ici ?
L'eau chaude, le savon, le confort bourgeois, autant de choses que j'avais arraché de ma mémoire. M'envahit l'un de ces instants pleins, qui déborde d'une nostalgie divinement complaisante. Mes yeux s'égarent, baignés de plaisir. Le miroir m'indique alors quelque défaut dans ma coupe de cheveux que déjà je répare de quelques gestes mécaniques, savamment répétés. Le résultat n'est pas luxueux, c'est un désordre organisé, de la révolte disciplinée. Un comportement de dandy. Je le méprise, car j'imagine qu'il m'éloigne du réel. Je m'en débarrasserai, le moment venu. Avec ces foutus cheveux. C'est vraiment une belle salle de bain. Qu'est-ce que j'ai pu manger pour fouetter autant ?
Pétulant, conscient de mes nouvelles stimulations, je ne m'en retiens pas moins de me précipiter jusqu'au rez-de-chaussée comme m'y pressent mes jambes. Le plancher grince sous le pas lent de ma paire de Nike sale et trouée. Mes talons meurtris par ma course de la veille savoure l'onctuosité relative de la semelle. J'entame à peine la descente de l'escalier qu'une onde de chaleur enrobe mon épiderme. J'entends les crépitements familiers d'une cheminée. Qui se chauffe encore au bois, de nos jours ?
« Bienvenue » me lance un ogre, plein d'entrain, tout sourire, alors que j'arrivais presque. J'aime bien mettre en pied devant l'autre. C'est un geste amusant car marcher, c'est déjà risquer la chute. Lui, il n'est pas amusant. J'ai envie de gerber, il est carrément bouffi de réussite. Ça a dû être un sacré enfoiré plus jeune, il a les rides d'un fauve décrépi. Je peux m'assurer d'un coup d’œil que son salon transpire d'une même arrogance, mis à part un foyer des plus curieux. Sur le visage gras et glabre de cet hôte par défaut : les marques d'ultra-violets, une joie de vivre artificielle, cynique. Le masque va plus loin : des injections de-ci, de-là tandis qu'un embonpoint discret tend sa chemise jaune pédant. J'imagine bien un anneau gastrique lui oppresser les tripes. Et puis, son œil froid a quelque chose de la révolte consensuelle d'un fils à papa, une violence de pisse-froid, une palabre de boxeur qui n'a jamais enfilé un gant de son existence. Il me tend une main impressionnante, aux ongles usés, au cuir épais dans un geste ample et familier. Si je n'avais vu qu'elle, j'aurais pu penser que cet « hôte » était paysan, ouvrier ou un autre travailleur de force. Cette nouvelle surprise ne m'empêche pas de lui foutre un vent magistral.
Je me dirige vers les flammes, l’œil aspiré dans ce tourment de lumière dansant dans l'écueil d'une vieille cheminée aux ornementations extravagantes. Des bas reliefs de satyres et de ménades encadrent le visage joufflu et cornu de Dionysos qui hésite entre un sourire et une grimace, une larme, une colère ou une douceur. Deux petites colonnes torsadées du même bordeaux escortent le feu. Elles semblent danser avec lui tant les lueurs fluent et refluent sur ces gravures dorées. L'ensemble jure rigoureusement avec le reste de la pièce.
Re: Crash
Très bien écrit ! Je me suis même fendu d'un rire une ou deux fois. J'ai l'impression que cette partie retravaillée est un peu plus fluide et cohérente que l'originale, quelques phrases ajoutées ci et là qui facilitent la lecture. Les pensées du personnage principal sont bien retranscrites et il parvient à décrire son environnement de façon très naturelle. Souvent le problème dans les récits à la 1ère personne c'est quand le personnages s'attarde à décrire ce qu'il voit alors que personne dans la vie réelle ne le ferait ainsi. Mais là ça ne choque pas, au contraire, comme la pause caca qui lui permet de s'attarder sur son environnement ou le jugement dépréciateur de l'"ogre", ça coule de source ^^
Pommier- Érudit fou
- Messages : 321
Date d'inscription : 23/06/2013
Re: Crash
La virgule pas trop utile.Je m'en débarrasserai, le moment venu
un ?J'aime bien mettre en pied devant l'autre.
Ouais c'est pas mal, j'ai pas tout relu du début, mais je crois quand même que je préférais à certains moments tes premiers écrits à ceux retravaillaient. Parfois c'est un peu lourd, un peu trop poussé, enfin bref, essaie d'avancer. Par contre t'es lent, ça je peux le dire. >_<
Invité- Invité
Vibre :: REFONTE :: ¿ VoS ProJeTs ?
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