[Allemagne du Sud] Déca vs Bachtel vs Macchabée

Rendu de Déca a écrit:

Les hommes hurlaient à la mort et les éclairs zèbraient le ciel. Plus rien ne semblait retenir la mort. Tout était déchaînement. Les vagues grossissaient à vue d'oeil, bientôt colossales. Le tonnerre de nos canons et du ciel rythmaient nos cœurs. Nous étions tout au meurtre. Le Capitaine avait les yeux perdus dans la coque ennemi. On croirait qu'il sondait la moindre faiblesse du bâtiment adverse. Rien ne paraissait lui échapper. Sa grande silhouette se découpait sur cette tempête comme une vision diabolique. Sa grande barbe noire laissait apparaître un sourire d'où s'éleva bientôt un grand rire. J'étais là, sabre en main, sur le pont, à le regarder. Mon cœur ne fit qu'un bond. Ce serait mon capitaine le temps que je vivrais, fascinant qu'il était. La colère des éléments ne démordait pas trois boulets frappèrent notre navire. Je me jetai sur le sol délavé pour éviter les éclats de bois jaillissant de tout côté mais déjà nous répliquions. J'entendais le gros canon de McKreffin crachait la mort. Le grand mât de la frégate anglaise céda dans un immense fracas. Encore des cris. Des agonies.

Mon regard parcourut à toute vitesse les visages des soldats de la Reine. Chacun d'eux se disloquait. Les plus braves serraient les machoires et passaient outre le tremblement de leur corps pour mener à bien leur devoir, jusqu'au bout. De notre côté, nous ricanions pour la plupart. Les hommes s'affairaient sérieusement. Certains palabraient, poignards en bouche. La pluie leur donnait des airs misérables et monstrueux. Moi-même, j'avais peur d'eux. Mes doigts se crispèrent une fois de plus sur le manche de mon arme. Je devais me montrer fort. Mon capitaine le désirait.

Mon existence prenait sens. Dans l'instant, tout semblait se figer et s'accélérer à la fois. La scène était irréelle. L'univers entier paraissait se ployer dans ce moment. La mer faisait tanguer les deux navires. Irrépressiblement, l'un de nous deux devrait cesser le combat pour affronter le véritable danger. Seulement, les deux commandants avaient un compte à régler et nous plus encore que cette soldatesque à l'honneur bafoué, car nous avions la haine au ventre. Mon nez coulait, morve épaisse nettoyée d'un revers de bras.

Une voix rauque, pénétrante. On gueula : « A l'abordage ! » Enfin, le moment de faire ses preuves. Je me saisis d'une corde et de l'autre main, je me maintenais à ce que je pouvais. Quand vint le choc entre les deux navires, beaucoup furent à tomber par terre. L'un des premiers, je me jetais dans la bataille. Sautant d'un pont à l'autre, je me retrouva nez à nez avec un vieux barbu, pleins de chicots, qui habitait à peine son uniforme. Pris par surprise, je lui tailla un nouveau sourire sous le menton. Tandis que je regardais brièvement ma lame couverte de sang, un soldat dans son bel habit rouge fonça sur moi, baïonnette en avant. Je me serais bien laissé transpercé. Mourir ici, c'était trop tôt mais c'eut été génial. Dans un dernier mouvement, je lui aurais enfoncé ma lame dans le ventre, en riant... Mais voilà, je l'esquivai et immédiatement, je dus faire face à autre homme, hache au poing. Je parai son premier coup avant de lui faire une estafilade sur le bras et de lui décocher un crocher du gauche.

Rendu de Bachtel a écrit:Adrien sortit de son vaisseau, posant les pieds sur sa plate-forme personnelle. Le temps était maussade sur Paris, comme d'habitude depuis bientôt 40 ans. Les vestiges de la guerre nucléaire de 2040 planant encore dans l'atmosphère terrestre.
Il accéléra l'allure, pressé par la mission qu'il venait de recevoir du haut commandement. Les nord-coréens avaient réussi à passer le pare-feu de l'alliance occidentale, mais les instances dirigeantes ne savaient pas encore ce qu'ils avaient pu voler avant que le système d'urgence ne les détecte. Adrien avait pour mission de pénétrer le programme militaire nord-coréen afin de découvrir les secrets ennemis. L'Alliance souhaitait à tout prix éviter une Quatrième Guerre Mondiale.
Adrien était tout excité à l'idée des algorithmes à programmer pour éviter d'être détecté. Il rentra chez lui, criant un bonjour à sa femme qui se baignait nue dans le jacuzzi. Il passa en trombe devant elle, ses pensées bien trop accaparées par sa mission pour ne serait-ce que lui jeter un coup d'oeil. Il s'installa devant son PC, préparant tous ses stratagèmes ! L'occasion lui était donnée de faire ses preuves et il n'allait manquer ça pour rien au monde. Enfin il tenait la possibilité de monter en grade après plusieurs années à faire de petits programmes plus inutiles les uns que les autres.
Il mit en marche son implant caféinaire, souhaitant à tout prix éviter la fatigue. Jugeant plus prudent de mettre tous les atouts de son côté, il choisit également d'utiliser son implant de stimulation intellectuel dernier cri, un prototype conçu par un de ses amis qui lui promettait une utilisation de près de 90,2% de son cerveau. Immédiatement les idées s'alignèrent dans sa tête à une vitesse vertigineuse. Pare-feux, algorithmes, contre-algorithmes, codes militaires, codage de programme ! Adrien se mit tout de suite au travail, cherchant à percer les défenses du programme nord-coréen à la vitesse de l'éclair pour en partir le plus rapidement possible. Un certain nombre de défenses détectèrent sa présence, bien trop à la pointe de la technologie pour qu'un humain normal puisse les percer. Adrin bénit son ami, l'implant marchait à la perfection, il passait les obstacles les uns après les autres, tel un couteau dans du beurre. Enfin il réussit à accéder à la base de données nord-coréenne ! Il poussa un cri de victoire, puis se remit au travail. Les données volées étaient manifestement stockées sur un disque dur fantôme puisqu'elles n'apparaissaient nul part. Il lança son programme de détection personnel, une petite merveille programmée lors de ses premières années comme ingénieur militaire. Ses supérieurs avaient dénigré son programme lorsqu'il leur avait présenté, il allait maintenant leur démontrer à quel point leur erreur avait été grossière. A 90% du chargement, son programme se bloqua soudain. Il savait ce que cela signifiait : un programmeur nord-coréen avait forcément détecté son approche. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer ! Ses mains survolèrent le clavier, passant sur les touches plus vite que l'éclair. La bataille s'engagea entre les deux programmeurs à coups d'envoi de virus, de spywares et de bots. Adrien engagea ses défenses les unes après les autres, annihilant toutes les attaques de ses adversaires, en attendant qu'il puisse lancer son attaque. Enfin il réussit à trouver une faille chez son adversaire et perça ses défenses en quelques millisecondes, prenant le contrôle de l'ordinateur adverse. Il prit les données volées et installa un virus avant de se retirer. C'est le moment que choisit sa femme pour entrer, nue, dans son bureau.
Adrien esquissa un sourire, l'heure de se détendre avait sonnée !

Le navire coulait sur ces flots paisibles, se laissait transporter, tanguait par le mouvement des vagues et par le vent doux de ce début de semaine. L'odeur de la mer et du poisson s'imprégnait fortement dans les vêtements des hommes de l'équipage tandis que ces derniers se déplaçaient dans un silence royal, chuchotaient dans un murmure indistinct un chant d'une voix suave, grave et pourtant légère, un chant d'une clarté ténébreuse.
L'appel au sang et aux meurtres résonnait dans ces esprits surchauffés, excités par cette expérience juvénile et unique qui s'approchait indéniablement, toujours plus proche et qui ne pouvait désormais plus reculer. Le combat approchait, la mort se sentait dans l'atmosphère tiède de l'aurore. Le chant semblait s'amplifier dans ce silence matinal morbide et pourtant si serein, caressait les tempes de ces matelots en rut.
Un premier navire vit bientôt la terre, et d'ores et déjà, tous se savaient en route vers une destinée comblée de mille et une merveilles. Tous sauf le capitaine de ce vaisseau flottant et inaudible, si terrible, si redoutable, prêt à sauter sur sa proie, en position d'attaque.
Ce dernier attendait paisiblement, et pourtant l'excitation atteignait son paroxysme, il la sentait au plus profond de son être. La panique débordait de tous côtés, mais la maîtrise de soi indispensable à sa survie pris le dessus et il rétablit un ordre naturel de domination.
Les uns après les autres, ils s'échouèrent tous progressivement sur les berges de cette île qui paraissait presque – et ne l'était pourtant pas – abandonnée. Le cœur gonflait les membres de ces partisans d'un sang chaud, vif, prononcé. Les membres commençaient à gesticuler d'impatience, l'attente se révélait horrible. Les mains moites tripotaient ces poignes d'aciers déjà souillées, les fronts suaient de sueurs dégoulinantes, ces corps transpiraient abondamment de tous côtés.
Et la bataille fit rage, le silence craintif devint brutalement si poignant, résonna jusqu'aux fins fonds de la colline, l'écho l'accentuait et le renvoyait, surpuissant et majestueux. Ce métal trituré entra bientôt en collision, provoquant une gerbe d'étincelles aux couleurs de mille feux d'arc-en-ciel.
Les membres se cognaient, se heurtaient violemment, les visages sombres et poisseux de fumée vomissaient des trombes de fluide noir et visqueux.