[Islande de l'Est] Déca vs Bachtel vs riririri vs Thomas vs Macchabée

Les deux hommes se font face. Leurs regards se croisent au-dessus du vaste plateau cerné par des dépressions tout aussi impressionnantes. C’est ici que se jouera la bataille. Le temps est dégagé. C’est une belle journée pour mourir.

Les deux généraux adoptent la même formation. Ils sourient, chacun reconnaissant en son adversaire un officier sortant de l’Académie. La bataille sera rude. Le sang coulera et les torrents rouges dévaleront les précipices abrupts, tachant d’écarlate l’horizon. De parts et d’autres des clameurs montent dans l’atmosphère, accentuant la rage guerrière des combattants.

Soudain, c’est le signal. Un des généraux lève le bras. Les trompettes retentissent selon un code établi, et une cohorte de fantassin se détache pour avancer d’une dizaine de mètres vers l’adversaire. Le général adverse réplique et détache un régiment de cavaliers qui viennent couvrir son flanc droit. Les adversaires se toisent, méfiants. Puis, les ordres s’enchainent, et les armées se placent lentement, adaptant leurs formations aux manœuvres de l’adversaire. Les épées n’ont toujours pas goûté la chair. L’appel du sang se fait palpable.

Un jeu de trompette plus puissants que les autres rompt la terrifiante monotonie qui s‘était installée sur le terrain. Des artificiers déclenchent un déluge de feu et balaient un détachement entier d’infanterie. Les cavaliers opposés, emplis de vengeance, déciment les attaquants. Puis les âmes, sans plus s’arrêter, rejoignent les cieux par centaine.

La fin de la bataille arrive brusquement. Quelques compagnies sont réparties çà et là sur le terrain. Les hommes sont fatigués, le terrain boueux et sanglant. Les généraux n’ont que peu bougé, préservant leur mobilité pour les rares occasions qui s’offraient à eux. Mais ils n’en démordent pas. L’Académie leur a appris des valeurs qu’ils respectent plus que leur propre vie. Aller au bout d’une bataille. Sacrifier pour le bien commun. Ne jamais être tenté par l’arrière.

Les hommes se regroupent. Un des généraux cependant, avait été plus malin que l’autre. Des renforts apparaissent au-delà des collines. La partie est jouée. Le jeu, fini. Un gagnant se détache clairement parmi les deux généraux. Le perdant accepte son sort. Il se lève, et tend la main à son adversaire. Celui-ci la serre, et lui dit qu’il fra mieux la prochaine fois.

J'entre dans cette pièce éclairée de fond en comble et suis-je déjà tabassé par ces lumières des projecteurs horribles qui me dévisagent et me scrutent de fond en comble. On me passe au scanner, bordel de merde !
La sensation est ignoble, j'ai la foutue impression d'être à poil, totalement à poil. Et pourtant je porte comme à mon habitude ma grande cape noire qui me cache les moindres parties du corps. J'ai grandi depuis le début de cette longue aventure. J'ai pris plaisir à de nombreuses choses. Personne ne se doute de rien, mais ce soir, la musique va déchirer, l'air va être méchamment atroce par vous, bande de lopettes que vous êtes.
Je m'avance un peu, toujours plus, je fixe chaque passant, si je puis dire, de mes yeux intenses. Tout cela, et j'englobe ce tout d'un grand geste ample, c'est de la connerie ! Cette pièce, ce casino, ce n'est qu'un des caprice de l'Homme, dans tout sa bêtise.
Je m'avance encore un peu plus, je zieute les uns, les autres, je laisse traîner mes mains à droite, à gauche. Des corps entrent en fusion sur mon passage, d'autres s'écartent car ils pressentent, ces connards de connards d'individus mal baisés, que je suis un danger, un véritable danger, et pas n'importe lequel. Je suis une BOMBE ! Une foutue bombe qui va me faire de la bonne chair à canon, pulvériser ces cadavres affreux et distordus.
Je m'avance encore un peu plus sur ce sentier parsemé de jolies filles, et de vieillards pervers, de grands dindons, et de petites farces. Mes yeux dérivent, se bousculent au gré des vagues, je me perds, je m'abandonne dans cette foule qui me fait tanguer, moi et ma grande voile.
Les jupes voltiges, les minous pleurent, les hommes sont en rut. Ça se chamaille un peu plus loin devant moi, ça discute fort derrière, ça hurle au-dessus. C'est le bordel, le grand, le vrai. Des jeux à tout va, de la joie, des hurlements incessants, on ressent la vie par-ici !
Mes yeux continuent de naviguer et s'arrêtent d'un seul coup net, et brutal, sur un objectif d'ampleur immense. Je fixe, m'approche, mon soi recule en dedans de moi et se cache pour laisser à mon grand et éphémère plaisir le soin de se lever.
Une bille. Je mate une bille. Elle tourne, tourne, et tourne encore, fuse à la vitesse du son, me fait un petit show très excitant et particulièrement intéressant, là tout juste sous mon nez. J'ai bien envie de la prendre dans mes mains et de la contempler mais ce spectacle là est tout simplement ahurissant ! Du jamais vu ! Vous savez comme vous pouvez en manquer des choses dans la vie, certains passent à toute vitesse, tout comme cet astre rond qui me fait du olé olé et me tente toujours un peu plus.
Mon désir atteindra bientôt son paroxysme, je le sais, et le crains. C'est dur, très dur de devoir se retenir quand le tout veut sortir, se propulser à l'extérieur, sur le podium, en plein milieu de ce monde, de ces gens miséreux et riches, qui profite à foison, et laisse les autres dans la galère.
On ne trouve rien de vrai par-ici, rien, mais alors rien du tout. On s'abandonne le temps d'une soirée, d'une nuit, d'une journée, d'une semaine, on oublie tout, et on jouit. Il n'y a que cela de vrai malheureusement !
La bille continue son simagrée de cercles circulaires, cette roulette me procure vraiment de sensations phénoménales, mais agréables bien malheureusement ! Pourquoi ne resterais-je pas là, à la dévisager toute ma nuit à moi ?
Non. Je me reprends aussitôt, et la danse perd aussitôt de son intérêt. Elle décrépie à la folie, me laisse à mes pensées moroses et sombres. Elle me plante un violent coup de poignard dans le cœur. Il me percute, me heurte, je tombe à la renverse et crève.

Rendu de Déca a écrit:

Alex se perdait dans les rues de Besançon. Son œil naufragea sur une vitrine sale, couverte de crasse et zébrée de vomis. On distinguait à peine les produits en vente et l'étalage était misérable. Il freina net des deux addidas et remonta un glaire pour cracher au sol son dégoût. Alors que le savoureux projectile atteignit le sol, il aperçut fugitivement une silhouette sortir du magasin. Un homme, sur sa quarantaine, empâté, moustachu, grisonnant, le visage hâlé. Il raidit son doigt au dessus de sa tête, singeant le salut militaire. « Hé monsieur, faudra voir à tenir propre votre boutique, ça donne pas envie d'y entrer. » L'homme le fixa, le regard clair et transperçant. Il porta à sa bouche une longue clope et feinta de ne pas trouver son briquet. Alex se précipita, en sauveur des situations ordinaires. L'autre lui décocha un rictus, inspira à fond et grogna. Il se dégagea la gorge et lui lança : « Tu sais, petit, l'habit ne fait pas le moine, comme on dit. » C'est ça, et mon cul fait du poulet. « Et vous vendez quoi, si c'est pas indiscret ? » L'autre sembla surpris de sa question. Il avait l'air de ne pas comprendre. Il toussa. Regarda à droite, à gauche. « Mais des jeux vidéos, bien sûr. T'en veux un ? »

Alex se demandait encore pourquoi il avait accepté l'offre de ce vieux fou. Il était chez lui, face à son ordinateur et venait d'enfourner le cédérom. Le prix était tellement bas, il s'était senti obligé d'acheter. Et au pire, ça l'aurait diverti deux minutes.

Le jeu mit un certain temps à se lancer. L'écran s'obscurcit. Il ne savait pas pourquoi mais il était crispé. Il tapa du pied, s'humecta les lèvres. Rien à faire, la peur l'habitait, s'insinuait doucement en lui. Pourquoi ? Le jeu chargeait. Rien n'était encore vraiment apparu et pourquoi devrait-il apparaître quelque chose ? Il était tendu. Le soleil baignait la pièce et illuminait chaque particule de poussières sur son écran, léchait d'une chaleur cuisante chaque parcelle de sa peau. Il se retint de cacher, sa mère ne l'aurait pas accepter au sein même de la maison. Il jeta un coup d'oeil à ses posters. De grands joueurs de basket. Des modèles. Son petit panthéon étalé sur les murs étroits de sa chambre. Sa main commença à s'agiter, à tapoter fiévreusement son bureau.

Alex se mordit les lèvres. Soudainement, une goule sembla surgir de son écran, les crocs en avant, couverte de bave et de sang. Son cœur s'arrêta net. Les yeux injectés de haine.

Mauvaise blague.

Rendu de Bachtel a écrit:Tenjin était tranquillement assis sur son coussin au milieu du salon. Autour de lui tout le monde s'activait, les serviteurs se mettaient en rang à droite, les tueurs en rang à gauche. Le commandant de son armée était assis à sa gauche, pris dans une transe de relaxation, cherchant à faire le vide et trouver le calme avant la tempête. Son principal conseiller et ami de longue date était assis à sa droite, déjà occupé à faire une liste des biens dont ils disposaient et des forces et faiblesses de ses adversaires potentiels. Tenjin allait vivre son premier « Liotsang ». L'empereur était malade et allait mourir dans les prochaines minutes, tous les chefs des principales familles étaient dans le palais impérial, occupés tout comme lui à préparer leurs coups dans le grand jeu à venir. Cette coutume datait du premier empereur. Dans les pays des Tsaki, les chefs de famille désirant être élus devaient rassembler les votes de 50% des chefs de famille pour être élu empereur. Ainsi, Tenjin se préparait à intriguer dans ce but, et succéder ainsi à son arrière arrière grand-père, le seul de sa famille à avoir été élu empereur. Tenjin n'avait que 24 ans, et pourtant le jeu de la politique n'avait déjà plus aucun secret pour lui.
Tout d'un coup, un énorme coup de gong retentit dans toute la salle. Tout le monde s'immobilisa, la tête levée. L'heure était venue : l'empereur était mort. Le deuil allait durer 20 coups de gong, puis le jeu allait pouvoir commencer. Tous les serviteurs dans la salle se tournèrent vers Tenjin, prêts à réagir à son moindre commandement. Ils avaient tous été élevés dans ce seul et unique but : permettre à leur seigneur d'accéder au rang suprême !
Tenjin jeta un œil sur les papiers disposés en désordre devant lui, passant sur les mots à une vitesse hallucinante, préparant ses moindres coups à l'avance, relevant ici et là telle ou telle anecdote lui permettant de faire pression sur un chef de famille pour s'assurer de sa voix. Il soupesa rapidement toutes les possibilités économiques pour sa famille, la plus riche du pays. Cinq minutes plus tard il releva enfin la tête, sa stratégie établie et bien mise en place. Il savait parfaitement quels rouages mettre en branle à quel moment. Il avait déjà anticipé tous les coups bas utilisables par ses adversaires pour le déstabiliser. Ils n'avaient aucune chance ! Tous les serviteurs et les tueurs présents se détendirent imperceptiblement en le voyant relever la tête. Un chef ayant déjà son plan était une aubaine pour eux, l'indécision et l'expectative étant leur principal ennemi lors du « Liotsang ». Un chef peu sûr de lui pouvait causer leur mort en les envoyant dans la mauvaise loge au mauvais endroit, mais cela n'allait pas arriver aujourd'hui, de cela ils en étaient maintenant certains. La voix rauque du commandant retentit dans la pièce :
-Es-tu prêt Tenjin, 15 coups sont passés !
-Je suis prêt, assura-t-il tranquillement. Je vais entrer en transe pour les minutes à venir, je reviendrai à vous dans 4 coups, pas un de plus.
Tenjin ferma, les yeux, voyageant dans le temps. Il revit la dépouille de son père, égorgé lors du dernier « Liotsang », il revit sa mère, pendue à un arbre trois jours plus tard, incapable de supporter lme chagrin que lui causait la mort de son époux. Il revit ses frères lui jeter leurs regards plein d'espoir à son départ de la maison...
Aujourd'hui ses ancêtres allaient le regarder plein de fierté assurément ! C'était l'heure pour eux de s'élever tel le phénix, et faire payer tous ceux qui voulaient leur chute !
Un coup de gong retentit, puis deux, puis trois. Au quatrième Tenjin ouvrit les yeux, prenant une profonde respiration pour calmer ses nerfs qui commençaient à se tendre !
Enfin, le cinquième coup retentit, le jeu pouvait commencer !

Le jeu.

Mon adversaire, cette fois-ci, il est très impressionnant. J'ai tout essayé, rien ne marche. Je n'ai toujours pas l'arme que je désire, je suis la petite ficelle face à la grande épée. En plus, je n'ai presque plus aucun soldat pour m'aider. Tous perdus au fur et à mesure des batailles menées. Même lorsque je possédais une arme à feu, mon ennemi a sorti les chars. Tellement rare les chars pourtant. Il est très bien armé, et surtout, bien entouré. Ma seule chance maintenant est d'utiliser une meilleure stratégie que la sienne. Trois bonus viennent d'arriver en parachute sur le champ de bataille. Même si je garde ma ficelle, peut être pourrais-je lui faire peur, en inventant un bombardier. Il m'annonce ces armes, mais paraît perplexe. Peut être attend-il encore quelque chose, ou quelqu'un. Tout va se jouer dans cette bataille. Je mets 12% de mes soldats directement sur le terrain. Cela représente environ le double de ce que nous avions déjà engagé, peut être que ça le fera reculer, fuir. Non, ça ne va pas marcher, il n'a pas assez peur, il se croit trop supérieur. Un nouveau bonus vient de tomber du ciel, de la main géante de notre dieu. Je suis si proche de récolter une bombe nucléaire, mais il ne me manque qu'un ingrédient pour cela. Mon ennemi engage beaucoup de soldats, 39% de ceux qui me restent. C'est moitié plus que ce qui est déjà sur le champ de bataille, il y va fort. Mais je ne peux pas perdre encore une fois. Je ne peux pas m'arrêter là. Surtout que nombre de mes troupes sont encore en train de se battre. J'en engage autant. Un dernier bonus vient d'arriver. Malheureusement, il ne me permettra pas d'obtenir la bombe nucléaire. Je suis toujours avec un bout de ficelle, mais je peux faire croire à bien mieux. Si j'engage la totalité de mes soldats, il croira que j'ai une arme capable de tous les protéger, car il sait que j'ai envie de gagné. Mais je dois d'abord attendre qu'il bouge ses troupes à lui. Il engage encore une fois, un continuum bet (1). Seulement 10% de ce qu'il me reste. Bien moins que tout à l'heure. Il est donc faible, n'a qu'un petit support. j'engage donc deux fois plus de troupes, il devrait continuer pour me faire flancher. En effet, il arrive, il double à nouveau. Cette fois, je mets mon tapis de soldats. Au milieu de la table, 100% de mes soldats. Je n'ai qu'une paire de 2 servie. Au milieu, A,3,4 de coeur, dont j'en possède le 2, ainsi qu'un roi de trèfle, et une dame de pique. Il se couche. Me voilà de nouveau dans la course.